Qu'on la subisse ou qu'on la réunisse, la famille est un réservoir de drames et de comédies...
SOS parent perdu
Comment faire quand votre ado ne vous respecte plus ? À 17 ans, Mino recrache dans son assiette, ne travaille pas à l’école, exige d’avoir ses tee-shirts repassés et insulte sa mère. Désespérée, celle-ci a décidé de repartir à zéro pour construire les bases d’une famille normale. Mais par où commencer ? Être une mère « cool » et aller lui acheter ce maillot rouge chez Abel Krombiz ? Allumer le four pour y mettre une préparation toute faite de gâteau dont la recette inchangée ne présente aucun risque ? Suivre à la lettre toutes les instructions du « Manuel du spécialiste allemand » ? Lui confisquer son ordinateur ? Allumer un cierge ? Lui donner une gifle ? Loin des lieux communs que pourrait susciter le sujet, l’auteur nous plonge à chaque chapitre dans le bain glacé de la réalité. L’écriture éclabousse, le style mousse et les situations débordent. On adore !
Dégage, Valentina Diana, 288 P., éd. Denoël.
Sacrifices et dentifrice
A quoi ressemble une vie de famille réussie ? Graham n’a aucune certitude sur le quotidien qu’il partage avec sa deuxième femme Audra et leur fils Matthew. Elle est aussi extravertie, excentrique qu’il est taciturne et renfermé. Le genre de femme qui connaît la date de naissance de tous les gens qu’elle croise et le nom des neveux de la caissière du supermarché. De bonne volonté, Graham lutte contre lui-même et tente tant bien que mal de suivre les conversations de son épouse et de l’accompagner avec tout l’enthousiasme possible dans ses initiatives. Leur terrain d’entente ? Assurer l’épanouissement de leur petit garçon de 10 ans qui souffre du syndrome d’Asperger. Convaincus qu’une saine activité lui permettrait de canaliser son énergie et ses obsessions, ils l’ont inscrit dans un étrange club d’origami. Graham et Audra semble prêts à tout pour satisfaire la nouvelle passion de leur fils. Oui mais jusqu’où ? Avec un humour efficace mais subtil, l'américaine Katherine Heiny nous fait partager les doutes d’un homme sur ses engagements conjugaux et familiaux.
Les faux-plis de l’amour, Katherine Heiny, 320 P., éd. JC Lattès.
Drôles de vacances
Pour Douglas, biochimiste introverti de 50 ans, le petit tour d’Europe programmé cet été-là avec sa femme et son fils, représente sans doute l’une des dernières chances pour sauver sa famille. Son fils le prend pour un « vieux con » et sa femme rêve de nouveaux horizons. A priori, rien de très original dans le scenario. Mais comment résister à un roman qui vous emmène visiter Le Louvre, le Prado et le Rijksmuseum, vous fait traverser les Alpes en train-couchettes et vous laisse flâner dans les petites rues de Naples, de Florence ou de Rome entre deux terrasses ensoleillées de trattorias ? Outre ce séduisant programme, David Nicholls parvient sans peine à nous convaincre de voyager avec ses personnages grâce au soin qu’il a pris de mettre son humour et son écriture frétillante dans les bagages. Résultat : les situations sont savoureuses et les dialogues intergénérationnels sont cocasses et souvent justes.
Nous, David Nicholls, 496 P., éd. Belfond.
publiés dans le magazine GAËL www.gael.be