Malgré ses 192 romans traduits dans 55 langues, le romancier liégeois et ses personnages restent une énigme pour les lecteurs.
Un auteur aux aveux
A la mort de sa fille Marie-Jo suicidée à l’âge de 25 ans, Georges Simenon entreprend d’écrire une longue lettre à ses 3 enfants. Traumatisé par cette tragédie qu’il attribue en partie à son succès et au monde artificiel dans lequel ils ont grandi, le romancier tente de justifier son mode de vie et son itinéraire littéraire. L’occasion pour lui de revenir sur ses débuts d’écrivain, son rapport obsessionnel aux femmes, ses très nombreux voyages, ses rencontres et ses techniques d’écriture. On reste abasourdi devant la force de travail d'un homme capable d'écrire un roman complexe en quelques jours dans les situations les plus improbables. Ces confessions (déjà parues en 1981) parfois touchantes et souvent sans complaisance sont suivies par des textes de la disparue dont la plume n’aurait sans doute eu rien à envier à celle de son père.
MEMOIRES INTIMES, GEORGES SIMENON, 1155 P., ÉD PRESSES DE LA CITÉ.
La vie cachée de Maigret
Tout le monde connaît le commissaire Maigret incarné à l’écran par Bruno Crémer. Et pourtant. Bien qu’auréolé d’une aura sympathique, le personnage fétiche de Simenon est l’un des héros les plus discrets de la littérature. Sa particularité ? Il ne pense rien ou presque. Cette absence d’a priori et son style de vie petit bourgeois le distinguent radicalement de ses collègues détectives Sherlock Holmes et Hercule Poirot. Mais qui est donc cet homme si ordinaire et si doué pour deviner les secrets des autres ? Murielle Wenger a enquêté sur lui depuis plus de 15 ans en compilant de roman en roman tous les détails de sa vie cachée.
JULES MAIGRET, MURIELLE WENGER, 222 P., ÉD. LUC PIRE.