Invoquée à toutes les sauces, la bienveillance finirait presque par paraître fade. Il fallait l'humour, la dose de folie et le goût du risque de Didier van Cauwelaert pour lui redonner son panache. Non, la bienveillance n'est pas une tartufferie contemporaine ou un aveu de faiblesse, c'est avant tout un formidable antidote contre la médiocrité, la morosité et même la méchanceté. Pas de démonstrations moralisatrices mais une guirlande d'anecdotes savoureuses, La bienveillance est une arme absolue (éd. de l'Observatoire) se lit le coeur en feu et le sourire aux lèvres.
Un talent caché
Je répare très bien les chasses d’eau à l’ancienne, quand il y a encore des flotteurs.
Quelqu’un pour jouer votre rôle au cinéma
Alex Vizorek.
Un snobisme qui vous laisse de glace
L’auto-complaisance dans la sinistrose. Quelqu’un m’a même suggéré de sourire un peu moins pour être pris un peu plus au sérieux comme auteur.
Un tableau dans lequel vous voudriez vivre
« La maison des lumières » de Magritte. J’y ai déjà habité dans un roman mais je n’oublierai jamais quand je l’ai découvert à Venise à la fondation Guggenheim. Avec Magritte, on est émotionnellement touché avant même d’analyser.
Un roman qui rend bienveillant
Uranus de Marcel Aymé. J’aime la bienveillance de ce Léopold qui accueille l’école dans son café, qui découvre Andromaque et qui se met à écrire des poèmes. C’est un livre qui veut du bien au lecteur.
Un personnage de fiction à inviter à dîner
Harrison Ford dans le personnage Indiana Jones avec l’intense sympathie qu’il diffuse, à la fois pilier de bibliothèque et aventurier légèrement vénal.
Le menu d'un repas idéal
Que des entrées : des beignets de fleur de courge, des croquettes de crevettes, un carpaccio de St Jacques aux truffes et un rocamadour truffé. Pour dessert : un tarte citron meringuée avec la meringue croustillante.
Un mot/expression qui vous donne mal aux dents
« Impacter », ce verbe s’est installé comme un parasite. On pourrait dire le mot « concerner » à la place.
Un mot/expression qui vous met en joie
« Jubilation » car c’est un des plus beaux mots de la langue française. Bernard Pivot a eu la bonne idée de proposer à des écrivains d’adopter des mots qui avaient été viré par le dictionnaire. J’ai tout de suite choisi « gourgandine », c’est un mot qui coule comme un jus de grenade, et puis c’est une courtisane d’origine populaire qui n’est pas synonyme de « pute » ou « courtisane ».
Votre identité probable dans une vie antérieure
Pour avoir autant besoin de liberté de parole, je pense que j’ai été enfermé, je crois que j’ai été un religieux ou un révolutionnaire.
Une phrase écrite pour vous
« Et puis j’aime la mer et ses rites obligés, non les habitudes déménagées qu’implique les voyages, un peu plus aventureux, je me serais fait jardinier ». Phrase extraite d’une nouvelle d’Antoine Blondin.